En discutant autour de nous, on se rend compte que la notion de BIO reste encore assez flou dans les esprits. Alors pour clarifier un peu, voici un petit topo sur le sujet :
Avant tout, la BIO, ou agriculture biologique, est un label de qualité, officiel, comme le label rouge, label AOP (Appellation d’origine protégée), etc…
Il s’obtient en répondant à un cahier des charges fixé au niveau européen. La conformité a ce cahier des charges est vérifiée par un organisme certificateur privé, qui vient auditer le site de production au minimum une fois par an. Le cahier des charges stipule ce qui est autorisé ou interdit dans la pratique de production. Il donne aussi une « philosophie » générale : respect du sol, maintien des équilibres et des rythmes naturels, recherche d’autonomie du système de production…

L’audit de certification est très stricte. Tout les achats doivent être prouvés bio (semences, plants, produits ajoutés, terreau, engrais…), les productions sont contrôlées pour valider que cela correspond aux achats, les cahiers de production sont revus, etc… En cas de doute, il peut y avoir des prélèvements d’échantillon pour analyse. Le fait que cela soit audité par un organisme indépendant permet de ne pas s’auto évaluer. Ce n’est pas à chacun d’estimer si cela est correcte ou non, c’est le cahier des charges établit qui le décide et le certificateur qui le vérifie. Cela permet d’éviter les dérives et apporte un certain niveau de confiance du consommateur.
Que dit le cahier des charges ?
La principale règle fixée par le cahier des charges bio est de ne pas utiliser de produits de synthèse (engrais, traitements,…). Tous les intrants ou traitements doivent être issus de solutions naturelles et doivent limiter l’impact sur l’environnement. Mais cela ne suffit pas pour se prétendre bio !
La production doit aussi suivre les cycles naturels des plantes et des animaux. Ainsi la production de légumes doit suivre les saisons naturelles, le chauffage dans les serres par exemple est interdit. De même, les poules pondeuses doivent nécessairement avoir un accès extérieur et ne pas être soumises à un éclairage constant. Des normes d’espace dans les poulaillers sont aussi fixées. Etc, etc,…
Le rapport à la nature est donc essentiel, pour connaitre les besoins des plantes, du sol, des insectes, des animaux et intervenir le moins possible.
Les techniques évoluent d’année en année pour satisfaire ces objectifs tout en développant la productivité, qui détermine le prix de revient. Il est sûr que certaines tâches sont plus chronophages sans utiliser la chimie. La lutte contre les plantes indésirables dans les cultures par exemple est plus longue manuellement qu’en pulvérisant un herbicide.
L’agriculture biologique apporte donc de nombreux avantages pour l’être humain et pour l’environnement :
– pour le consommateur, en permettant de se nourrir avec des produits plus sains, n’ayant pas été aspergés de produits de synthèse potentiellement dangereux pour la santé à long terme. Les produits sont aussi généralement de meilleur qualité gustative et plus riches en nutriments.
– pour la nature, en préservant les sols et en régénérant des zones artificialisées et appauvries par des pratiques intensives de ces 50 dernières années. Elle préserve aussi la biodiversité qui apporte un équilibre naturel.
C’est probablement bien le bio mais c’est plus cher et pas accessible à tous !
Les produits bio sont généralement plus chers mais il faut comparer ce qui est comparable. Certes si on compare des légumes produit en agriculture intensive dans un pays à bas coûts de main d’œuvre avec des produits bio produits en France, il va y avoir une différence de coût de production énorme qui va se retrouver dans les étalages. Le phénomène de mode joue aussi dans les prix pratiqués par certains acteurs qui en profite pour augmenter leurs marges. L’achat en direct chez le producteur permet de profiter de meilleurs tarifs. Nous comparons souvent nos prix avec les supermarchés dans notre voisinage et dans beaucoup de cas nos tarifs sont identiques au prix des articles non bio d’origine France !
Les techniques de production, l’outillage évolue aussi beaucoup dans la bio, ce qui permet de faire des gains de productivité et de diminuer progressivement les prix.
Mais il faut aussi avoir en tête que les tarifs des fruits et légumes ont été artificiellement baissés par ces pratiques culturales intensives et destructrices. Ces pratiques ont un coût caché : pollution, santé, etc,… que nous payons indirectement dans les impôts et charges…
Est-ce que la certification BIO est la solution miracle ?
Certains trouvent que la certification ne va pas assez loin et que certaines pratiques dérivent pour perdre la philosophie du départ. C’est possible mais rien n’empêche un producteur d’aller au delà du cahier des charges. C’est en tout cas une bonne base qui permet d’avoir certaines garanties pour le consommateur et lui permettre de faire des choix. La certification BIO évolue aussi et durcit ses règles au fur et à mesure du temps.
Il ne faut pas non plus confondre BIO et écologique. La certification BIO donne des règles de production, c’est tout. Si vous achetez des tomates bio provenant du Maroc en plein hiver, cela n’est pas écologique ! Par contre, les producteurs BIO locaux ne pourront vous proposer que des produits de saisons, éventuellement cultivés sous serre non chauffées ou conservées au frais mais pas de tomates en hiver 🙂
Si vous avez des questions ou remarques, n’hésitez pas à nous contacter : contact@lacensedelavie.fr
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