Mise en ligne d’une cagnotte pour nous aider à réparer les dégâts

Si vous avez suivi notre actualité, vous savez que nous avons subi de nombreux dégâts lors de la tempête Eunice. Notre assurance ne prends pas en charge ce type de dégâts et nous devons financer par nous même les réparations. Nous avons ouvert une cagnotte pour nous aider à trouver l’argent nécessaire. N’hésitez pas à partager à vos connaissance !

https://www.leetchi.com/c/reparation-de-nos-serres-apres-la-tempete-eunice

Nous aurons aussi besoin dans les semaines à venir d’un coup de main pour remettre une nouvelle bâche !

Réparation de nos serres après la tempête Eunice
La grande serre
Peut être une image de plein air
Peut être une image de plein air et arbre
Peut être une image de plein air

La BIO c’est quoi en fait ??

En discutant autour de nous, on se rend compte que la notion de BIO reste encore assez flou dans les esprits. Alors pour clarifier un peu, voici un petit topo sur le sujet :

Avant tout, la BIO, ou agriculture biologique, est un label de qualité, officiel, comme le label rouge, label AOP (Appellation d’origine protégée), etc…
Il s’obtient en répondant à un cahier des charges fixé au niveau européen. La conformité a ce cahier des charges est vérifiée par un organisme certificateur privé, qui vient auditer le site de production au minimum une fois par an. Le cahier des charges stipule ce qui est autorisé ou interdit dans la pratique de production. Il donne aussi une « philosophie » générale : respect du sol, maintien des équilibres et des rythmes naturels, recherche d’autonomie du système de production…

L’audit de certification est très stricte. Tout les achats doivent être prouvés bio (semences, plants, produits ajoutés, terreau, engrais…), les productions sont contrôlées pour valider que cela correspond aux achats, les cahiers de production sont revus, etc… En cas de doute, il peut y avoir des prélèvements d’échantillon pour analyse. Le fait que cela soit audité par un organisme indépendant permet de ne pas s’auto évaluer. Ce n’est pas à chacun d’estimer si cela est correcte ou non, c’est le cahier des charges établit qui le décide et le certificateur qui le vérifie. Cela permet d’éviter les dérives et apporte un certain niveau de confiance du consommateur.

Que dit le cahier des charges ?

La principale règle fixée par le cahier des charges bio est de ne pas utiliser de produits de synthèse (engrais, traitements,…). Tous les intrants ou traitements doivent être issus de solutions naturelles et doivent limiter l’impact sur l’environnement. Mais cela ne suffit pas pour se prétendre bio !

La production doit aussi suivre les cycles naturels des plantes et des animaux. Ainsi la production de légumes doit suivre les saisons naturelles, le chauffage dans les serres par exemple est interdit. De même, les poules pondeuses doivent nécessairement avoir un accès extérieur et ne pas être soumises à un éclairage constant. Des normes d’espace dans les poulaillers sont aussi fixées. Etc, etc,…

Le rapport à la nature est donc essentiel, pour connaitre les besoins des plantes, du sol, des insectes, des animaux et intervenir le moins possible.

Les techniques évoluent d’année en année pour satisfaire ces objectifs tout en développant la productivité, qui détermine le prix de revient. Il est sûr que certaines tâches sont plus chronophages sans utiliser la chimie. La lutte contre les plantes indésirables dans les cultures par exemple est plus longue manuellement qu’en pulvérisant un herbicide.

L’agriculture biologique apporte donc de nombreux avantages pour l’être humain et pour l’environnement :
– pour le consommateur, en permettant de se nourrir avec des produits plus sains, n’ayant pas été aspergés de produits de synthèse potentiellement dangereux pour la santé à long terme. Les produits sont aussi généralement de meilleur qualité gustative et plus riches en nutriments.
– pour la nature, en préservant les sols et en régénérant des zones artificialisées et appauvries par des pratiques intensives de ces 50 dernières années. Elle préserve aussi la biodiversité qui apporte un équilibre naturel.

C’est probablement bien le bio mais c’est plus cher et pas accessible à tous !

Les produits bio sont généralement plus chers mais il faut comparer ce qui est comparable. Certes si on compare des légumes produit en agriculture intensive dans un pays à bas coûts de main d’œuvre avec des produits bio produits en France, il va y avoir une différence de coût de production énorme qui va se retrouver dans les étalages. Le phénomène de mode joue aussi dans les prix pratiqués par certains acteurs qui en profite pour augmenter leurs marges. L’achat en direct chez le producteur permet de profiter de meilleurs tarifs. Nous comparons souvent nos prix avec les supermarchés dans notre voisinage et dans beaucoup de cas nos tarifs sont identiques au prix des articles non bio d’origine France !
Les techniques de production, l’outillage évolue aussi beaucoup dans la bio, ce qui permet de faire des gains de productivité et de diminuer progressivement les prix.
Mais il faut aussi avoir en tête que les tarifs des fruits et légumes ont été artificiellement baissés par ces pratiques culturales intensives et destructrices. Ces pratiques ont un coût caché : pollution, santé, etc,… que nous payons indirectement dans les impôts et charges…

Est-ce que la certification BIO est la solution miracle ?

Certains trouvent que la certification ne va pas assez loin et que certaines pratiques dérivent pour perdre la philosophie du départ. C’est possible mais rien n’empêche un producteur d’aller au delà du cahier des charges. C’est en tout cas une bonne base qui permet d’avoir certaines garanties pour le consommateur et lui permettre de faire des choix. La certification BIO évolue aussi et durcit ses règles au fur et à mesure du temps.

Il ne faut pas non plus confondre BIO et écologique. La certification BIO donne des règles de production, c’est tout. Si vous achetez des tomates bio provenant du Maroc en plein hiver, cela n’est pas écologique ! Par contre, les producteurs BIO locaux ne pourront vous proposer que des produits de saisons, éventuellement cultivés sous serre non chauffées ou conservées au frais mais pas de tomates en hiver 🙂

Si vous avez des questions ou remarques, n’hésitez pas à nous contacter : contact@lacensedelavie.fr

2020->2021 : Bilan et perspectives

Le début d’année est la période propice, surtout dans une activité maraichère, pour faire le bilan, prendre du recul et préparer la suite.

Que s’est-il passé chez nous en 2020, cette année si particulière ? Contrairement à beaucoup d’article, de reportages, de commentaires que j’ai pu lire ou voir, j’emploie volontairement le mot « particulière » pour cette année qui vient de s’écouler. Car pour nous (comme pour la planète m’a-t-on dit), pour La Cense de la Vie ou pour nous personnellement, elle n’a pas été désagréable, bien au contraire. Elle a permis de prendre plus le temps, de mettre en place de nouveaux projets, de nous redécouvrir dans un contexte familial différent, de savourer plus intensément les retrouvailles avec nos proches, etc, etc…

Se retourner et regarder le chemin parcouru est parfois intéressant, revigorifiant. Il redonne de l’énergie pour poursuivre. Sur cette année, nous avons continué à mettre en place des éléments concrets du projet.

D’abord, en tout début d’année, nous avons créé le nouveau verger à Flines. Sur une surface de 2000 m2 environ, nous avons fait 10 rangées de 30m et planté des arbres fruitiers et petits fruits : pommiers, poiriers, cerisiers, pruniers, framboisiers, cassissiers, groseillers, muriers, goji, kiwi et plein d’autres curiosités à tester. Les rangs sont plantés par date de récolte. Principe de base de permaculture : utiliser cette particularité humaine que l’on appelle cerveau pour optimiser l’énergie. Au moment des récoltes, l’emplacement choisi évite de faire des centaines de mètres chaque jour aux 4 coins du verger pour récupérer les fruits. Tous les arbres fruitiers plantés sont issus de nos propres greffes réalisées sur les 3 dernières années et ramenées dans nos cartons de déménagement. Ce ne sont que des variétés locales, issus principalement du verger conservatoire de Villeneuve d’Ascq. Le verger mélange ces variétés, pour répondre au principe de résilience : toutes ne sont pas sensibles aux même maladies, ne fleurissent pas au même moment. En cas d’attaques (gel, ravageurs,…) certains arbres seront touchés mais pas d’autres et la production sera là quand même. Etant locales, elles sont plus adaptées au climat et moins sensibles aux maladies. Mais cela a des inconvénients : on récoltera peu de pommes de chaque variétés, plus compliqué pour la vente telle que l’attend certains consommateurs ou partenaires. Ces variétés sont aussi moins productives.

Erreur faite sur cette opération : croire que la vraie vie c’est comme dans Disney, que les petits lapins sont tout gentils et qu’ils vont gambader dans cet espace pacifiquement. En une journée, nous avons, avec l’aide de mon stagiaire (merci à lui !) planté des dizaines de pieds de cassis et groseilles, boutures maison, patiemment chouchoutés pendant 2 ans avant le repiquage. Le lendemain matin, plus rien, tous les plants ont été mangés jusqu’à la racine. La plupart d’entre eux n’ont pas survécu… Idem pour les arbres fruitiers, les plus jeunes plants touts petits se sont fait casser, manger… par les lièvres et les lapins. Pour la suite des opérations, achats de filets anti rongeurs bleus que vous apercevez sur les photos… A vrai dire on ne s’est pas méfié, car les plants de fruitiers et de cassis étaient déjà en place ailleurs sur le terrain sans problème pendant leur croissance…Va comprendre ce qui se passe dans la tête d’un lapin 🙂

Une autre grosse avancée, c’est la création d’un Mandala de plantes aromatiques et médicinales. L’aspect symbolique et esthétique du mandala réalisé dans un stage de permaculture m’avait séduit et j’avais l’envie d’un refaire un sur le projet. Le choix a été fait de le réaliser sur bâche tissée, pour limiter au maximum l’enherbement qui devient vite ingérable (leçon tirée d’expériences antérieures). Les premières plantations ont été faites en 2020 et il sera complété au fur et à mesure : aneth, estragon français, russe, du Mexique, persil, mélisse, coriandre, rue, hysope, thym, ciboulette, menthes diverses et variées, oseille, romarin, etc., etc.,… A terme, plus d’une centaines d’espèces et variétés viendront peupler cet espace, très riches en senteurs et couleurs tout au long de la saison.

Le mandala profite allègrement aux petites abeilles que nous avons aussi accueillies cette année. Symbole de la biodiversité en danger par l’activité humaine, les 2 premières ruches gérées par Sonia notre apicultrice amateure ont été installées à l’abri. Outre le miel produit, la collaboration réside aussi dans la pollinisation de nos fruits et légumes qui le nécessitent. En contrepartie, on conserve des larges espaces naturellement fleuris pour qu’elles y trouvent les précieux pollen et nectar dont elles ont besoin.

Côté réussites, c’est pas mal du tout !
Nous avons séduits de nouveaux clients, noués de nouveaux partenariats et vendus toute la production ou presque.
Nous avons proposé cette année plus de 150 espèces et variétés de fruits et légumes, de nouveaux produits transformés (confitures, sirop, fruits séchés,…) et surtout planté des centaines de nouvelles plantes qui viendront compléter la gamme dès cette année (artichaut, asperges, fraises, rhubarbe,…).
Bon, il faut avouer qu’on a aussi raté pas mal de cultures mais cela montre bien que travailler avec du vivant reste complexe et qu’il faut très longtemps avant d’arriver à une certaine maîtrise. Chaque échec est source d’apprentissage…

Et puis, nous avons aussi été récompensé lors du jury des fins Gourmets transfrontalier organisé par le parc naturel transfrontalier du Hainaut. Le jury, composé de restaurateurs, de journalistes mais aussi de consommateurs, nous a attribué un saule d’argent pour le ketchup maison que nous réalisons maintenant depuis 3 ans !

Et puis on a surtout partagé de très bons moments avec les bénévoles qui sont venus nous donner un coup de main dans les opérations chronophages : récolte des oignons, récoltes de pommes de terre, récoltes des courges,… C’est toujours très émouvant de voir ce bon côté de l’humanité, et on ne saurait trop remercier tout ceux qui nous ont aider depuis le début de l’aventure. Sans vous tout ce qui existe aujourd’hui n’aurait pas été possible, mille mercis. Ensemble on va plus loin !

L’année a vu aussi défiler son lot de galères, toujours différentes chaque années. Enfin, certains problèmes se retrouvent désormais chaque année, mais différemment. C’est le cas des sécheresse par exemple. De plus en plus fréquentes et longues. Cette année nous avions décalé le semis de certains légumes, car nous avions constaté l’impossibilité de les semer à la période « normale ». C’est le cas des carottes par exemples. Habituellement semées en juin pour les carottes de conservation, nous avons décalé le semis à avril et mai pour profiter des pluies de printemps. Malheureusement cette année, dès le mois de mars, la sécheresse est arrivée. Pratiquement pas de pluie jusqu’à juin, ce qui nous a fait perdre pas mal de ces semis. Le constats est amère, l’eau devient dans le Nord une ressource critique même au printemps ! Le changement climatique est bien là !
D’une part il faut une ou des sources d’eau pour arroser, même au printemps, et d’autre part il faut des équipements pour arroser pour éviter de passer tout sont temps à déplacer des tuyaux…. Et qui dit équipements dit dépenses !
Nous prévoyons donc pour 2021 de réaliser un bassin de stockage d’eau de pluie qui tombe abondamment en hiver, pour limiter l’utilisation d’autres sources. Et nous aurons besoin de vous 🙂

Le Covid a aussi eu un impact sur certains projets. Nous avions prévu de monter au printemps une 2e serre, achetée d’occasion en 2018. Mais l’arrivée du confinement et des perturbations d’organisation engendrée chez nos partenaires ont rendus la chose impossible. Il nous faut l’aide de spécialistes pour fixer les pieds car elle est très grande et nécessite un ancrage important. Il nous fallait aussi des pièces de rechanges, notamment les fameux pieds, compliqué à trouver après cette période de confusion.
Conclusion, elle attends toujours d’être montée, on reporte cela pour 2021 (et là aussi on aura besoin de vous 😉 )

Côté plantations, nous avons utilisés de nouveaux espaces pour les légumes, avec à chaque fois la découverte du sous sol ! La plupart de nos surfaces étant issus de remblaiement, c’est toujours la découverte quand on essaie de travailler le sol pour planter: briques, pierres, pavés du nord. Sur certaines zones, des dizaines de pavés au m2 rendent la tâche très compliquée. A tel point que l’on va devoir revoir les emplacements de manière générale. Ainsi nous avons décidé de modifier le nouveau verger fraichement planté pour venir y intercaler des légumes. On va non seulement profiter de la bonne terre de cette zone (sans pavé en tous cas !), mais aussi de la protection des futurs arbres contre le vent et le soleil d’été !

Et en 2021 quels sont les projets ?

L’année 2021 va probablement être un tournant majeur dans le projet. L’objectif est de continuer les actions entreprises mais aussi et surtout de donner la vraie dimension au projet. La production de fruits et légumes n’est que l’étape 1 d’un projet plus ambitieux, plus vaste et qui donnera tout le sens aux actions.

Car l’ambition initiale est de proposer des actions concrètes pour changer le monde. Rien que ça ! On applique à la lettre la célèbre maxime de Gandhi « Sois le changement que tu veux voir dans le monde »

  • Proposer des solutions, des alternatives, pour changer de paradigme d’une société basée sur la croissance infinie et le consumérisme incontrolé, pas seulement parce qu’il le faut mais aussi parce que c’est l’occasion de construire un monde plus équilibré, plus juste.
  • Agir pour changer les choses et forcer le destin sans attendre que cela vienne à nous.
  • Et même si le monde ne change pas, au moins mettre notre énergie chaque jour dans quelque chose qui a du Cense 😉

Tout cela vous intéresse ? Vous avez aussi envie de changer le monde mais vous ne savez pas comment faire ? Vous pouvez nous aider de différentes manières :

1- Tous les participants (nous compris) sont bénévoles et le projet est basé sur une association à but non lucratif. En achetant nos produits vous financez nos actions.
2- en donnant un peu de votre temps pour participer aux chantiers participatifs ou nous aider dans certaines tâches.
3- en apportant vos compétences, votre savoir faire dans tous les domaines (compta, vente, création de communication, graphisme, mécanique, techniques agricoles,…)
4- en nous soutenant, en relayant nos publications, en envoyant vos petits mots pour nous donner de l’énergie 🙂

Déménagement !

Afin de simplifier la gestion de l’activité, nous déménageons sur la commune de Flines-lez-Râches. Nous avons trouvé une maison et un terrain attenant permettant d’exercer sur place.

Les ventes au magasin seront perturbées quelque temps car nous n’avons plus d’espace pour vous accueillir. En attendant, les ventes se feront uniquement sur commande, à retirer à Flines le mercredi entre 18h15 et 19h30.